Arnaud Cottet est déjà un des talents du ski en Suisse. Cela fait plusieurs années qu’il est actif dans les sports de glisse. Depuis le début il produit avec ses potes des films de ski et de snowboard et voyage beaucoup dans le monde entier. Depuis un moment il s’intéresse aussi au jugement d’ événements de ski freestyle FIS et il se prépare à partir aux jeux olympiques à Peyongchang.
On a discuté avec Arnaud pour savoir comment il gère sa vie entre ces differents mondes, ne restant jamais à un endroit plus de quelques jours. Le Vaudois charismatique et sympathique nous parle aussi de son “chez lui” et de sa passion pour la musique.
Salut Arnaud, comment vas-tu? Où es-tu dans le monde en ce moment?
Je vais bien, merci. Je suis dans les Dolomites pour un riders meeting avec Salewa.
Si on te suit sur Instagram on voyage vraiment dans le monde entier. De l’Alaska à la Nouvelle Zélande jusqu’en Iran avec un petit détour en Amérique du Sud. Tu voyages partout pour skier. Quelles sont tes ambitions lorsque tu découvres ces pays lointains?
J’ai commencé les skitrips vers 18 ans et j’ai tout de suite pris goût à découvrir des contrées lointaines et inattendues. Chaque année on avait pour tradition de partir avec des amis pour une destination exotique. Au début c’était plutôt en Europe de l’Est puis notre monde s’est gentiment élargi. Ces voyages me permettent de vivre ma passion du ski dans des nouveaux spots. Pour être honnête, les voyages sans buts m’ennuient. Les liens d’amitiés noués avec les personnes que j’ai pu rencontrer dans la communauté du ski alimentent mon envie de poursuivre la découverte. D’ailleurs, la dimension humaine est souvent au centre de mes projets de voyages. Qu’il s’agisse de locaux rencontrés sur place ou des amis avec qui je partage le voyage, l’ambition quand je pars est de vivre une expérience humaine hors du commun dans les montagnes d’ailleurs.
Tu combines tes voyages avec ton job pour la FIS en tant que juge de compétitions de slopestyle et halfpipe. Comment associes-tu ton instinct de liberté et d’aventures avec un monde structuré et réglementé tel que celui des compétitions FIS?
99% des gens que l’on côtoie à la FIS ou dans d’autres compétitions sont des passionnés et investissent sans compter au sein de la communauté. Cette confrontation permanente entre la communauté « core » et l’« institution » qu’est la FIS est paradoxale. Le sport s’est beaucoup développé techniquement, notamment dû à l’état d’esprit des riders et coach qui poussent toujours plus pour gagner. Je ne pense pas que ce soit la FIS qui encourage cette mentalité, cela me semble inévitable lorsqu’on évolue dans un environnement compétitif. Pour ma part ce que je vois c’est des gens qui s’investissent sans mesure pour pouvoir organiser des événements et rassembler la communauté freestyle. Je trouve génial de pouvoir graviter parmi des passionnés. Toutefois j’admet qu’il y a parfois un décalage entre mon caractère instinctif et le cadre structuré des compétitions. Mais j’aime les paradoxes.
Tu m’avais dit un jour « penser » aller aux Jeux Olympiques. Est-ce que ça va se réaliser?
Je t’avais dit ça? Oui effectivement j’aurai la chance de pouvoir passer deux semaines en Corée en février pour juger le pipe et le slope. Depuis 2 ans, j’investit beaucoup de temps pour le jugement au détriment du ride. Je crois que ces concessions valent la peine. Sans doute, l’expérience sera vraiment spéciale. A 3 mois des JO, la pression commence gentiment à monter. Mais le crew de juges est vraiment pro et s’investit à fond, c’est donc un plaisir de voyager autour du monde pour ces compétitions.
Changement de sujet. Tu habites dans une grande coloc’ à Lausanne où vous partagez et échangez énormément. Comment se fait-il que vous soyez aussi impliqués dans la vie culturelle et sociale dans les alentours de Lausanne?
J’ai emménagé dans cette « ferme-coloc’ » il y a plus de 5 ans. Honnêtement je n’aurai jamais pensé y rester si longtemps mais les liens qui nous unissent sont plus forts que dans les simples cohabitations. Pour la plupart on partage la passion de la montagne. On a travaillé ensemble, réalisé des projets, vécu des moments très forts au delà de la coloc’. Je crois que c’est pour ça que ça marche si bien. Pour ma part il me semble important d’avoir une base où l’on se sent bien, où tu as toujours envie de retourner après les voyages ou expeditions. En ce qui concerne l’implication dans la vie culturelle du coin ça se fait assez naturellement. Quand t’es 8 à vivre dans une énorme ferme, tu as envie de le partager. D’autre part, on a remarqué qu’organiser des événements autour de ce lieu créent une dynamique positive entre nous.
Tu aimes beaucoup la musique, plus précisément tu mixes du son sous ton nom d’artiste „DJ Cotcot“. Comment trouves-tu toujours ces sons incroyables qu’on apprécie beaucoup et qui font danser pendant les soirées?
Je suis assez curieux au niveau musical. J’ai aussi la chance d’avoir quelques mentors musicaux qui m’ouvre l’esprit. Souvent avant les longs voyages ou expeditions je passe beaucoup de temps à écouter et chercher des sons qui m’accompagneront. La musique est fortement liées à tous ces voyages. Depuis plusieurs années j’écoute des radios ou podcasts sur internet; c’est une source infinie et ça en devient addictif, je passe des journées entières entre ces radios, youtube et soundcould! Mes mix sont des concentrés des musiques qui me font vibrer et que je dispose les unes après les autres. En tout cas j’ai pas la prétention d’être un DJ, plus un amateur curieux! Allez faire un tour sur reverberationradio.com – laplanetebleue.com – chanceswithwolves.com – www.rts.ch/couleur3/programmes/la-face-b/ les mecs derrières ces émissions ou radio sont eux des vrais pro!
Revenant sur le future de cet hiver. Tu vas nous faire plaisir avec des nouveaux projets?
Après les JO, je pense aller directement dans les Dolomites en Italie. J’y vais depuis 4 ans chaque année, et je crois que j’en suis tombé amoureux. Souvent mes séjours étaient relativement court. Ils m’ont permis de sympathiser avec les guides de montagne locaux. Cette fois, je souhaite passer un mois entier à rider les couloirs de San Martino Di Castrozza. La Pale di San Martino est un endroit magique, si la neige est au rendez-vous, on peut difficilement faire mieux pour les amateurs de couloirs. Sinon je risque aussi de retourner une fois ou deux en Iran pour aller rider et soutenir notre projet We ride in Iran. On organise des trips de randonnée, de freeride et même héliski cet hiver, donc inévitablement je serais dans les parages. L’Iran et surtout mes amis qui s’y trouvent ont toujours une dimension très particulière! Je me réjouis.